page suivante »
362 POÉSIE. UN DAUPHINOIS A UN TOURISTE. Viens donc t'enivrer de l'orage, Respirer !a senteur sauvage Qui s'exhale de nos sapins. Dis-moi, qu'as-tu Vu dans la plaine Qui vaille la montagne hautaine ? Qu'as-tu vu chez les citadins ? Elégant et joyeux touriste, Que ton crayon si fantaisiste Rende au pays où je suis né Un aimable tribut d'hommages : Est-il de plus beaux paysages Que ceux de notre Daupbiné ? La Suisse, en sa riche verdure, N'a pas reçu de la nature Des dons plus splendides que nous ; Visite la Grande-Chartreuse, Ce Désert, œuvre audacieuse Dont de fiers sommets sont jaloux. Un torrent y roule son onde, Et de sa voix sinistre il gronde, En baignant de rudes cailloux ; Seul, il rompt l'austère silence De cette solitude immense Qu'on admirerait à genoux ! Et les beautés de Sassenage, Le val ravissant d'Uriage,