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                     L'ANCIENNE POUDRIÈRE.                      333

« d'hommes, fit jeter à la Saône le plus de poudre qu'il put et
« encloua ses deux pièces. Il quitta, le dernier, ce poste qu'il ne
« pouvait plus défendre. Ainsi finit cette affreuse journée. »
                         (MONFALCON. Insurrections de Lyon).
   L'opinion publique se préoccupait avec raison de la situation
de cet établissement au sein de la ville et dans une vallée très-
resserrée, ce qui eut donné à une explosion un immense pouvoir
de destruction. Parmi les précautions prises pour prévenir tout
accident, la sentinelle recommandait aux voitures de mar-
cher à petits pas le long des murs. L'autorité voulant don-
ner satisfaction à ce désie de changement, la construction d'une
nouvelle poudrière près du fort Saint-Jean fut résolue, et pour
utiliser remplacement abandonné, on y transporta la Halie aux
blés, qui commença à fonctionner dans ce nouveau local le
1" juillet 1846. Enfin cette halle ayant é(é aujourd'hui suppri-
mée, on a procédé à une démolition complète. Le terrain, dé-
barrassé de toute espèce de constructions, offre, aux yeux des
amateurs de paysages, de magnifiques rochers de granité. Le seul
souvenir qui restât de l'ancienne poudrière consistait simplement
dans le portail, sur lequel on lisait l'inscription sans date :

                  POUDRES ET SALPÊTRES.

   Le quai Saint-Vincent, sur lequel est situé le local en ques-
tion, s'étend du pont de la Feuillée à celui de Serin. Autrefois il
était divise en plusieurs parties : Quais des Augustins, de Saint-
Vincent, de Saint-Benoît, de S.ain!e-Marie-des-Chaînes et d'Ha-
hncourt. Si dans le temps passé on exagérait le nombre des
tronçons d'une voie de communication, aujourd'hui on donne
peut-être dans un excès contraire. Ainsi l'on aurait pu diviser
le quai actuel de Saint-Vincent en deux parties, dont le port
Neuville eût été le point de jonction naturel.
   La poudrière occupait un espace assez étendu sur le quai de
Sainte-Marie-des-Chaînes. Ce nom provenait d'un monastère des
Dames de la Visitation, fondée en 1641, près de l'endroit où l'on
tendait des chaînes transversalement h la rivière pour garantir