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340 LE PAGE DU BAKON DES ADRETS. lout séparée de vos compagnes jusqu'à notre retour. —• C'est votre dernier mot, Monseigneur? — Mon dernier mot. — En ce cas, veuillez m'accorder jusqu'à demain pour réfléchir, et demain, au moment de votre départ, vous aurez ma réponse. — Et vous aie quitteriez sans ennuis, Marguerite, ajouta Beauforl d'une \oix sensiblement adoucie? Ces longues chevauchées que .cous avons faites ensemble, ces relations d'eslime et d'amitié, ces secrets d'Etat que je vous ai confiés malgré voire âge, ce respect d'un guerrier à qui jamais rien n'a résisté, ne vous ont pas ouvert les yeux sur les sentiments intimes de mon cœur ? Vous n'avez jamais pensé que la compagne du général victorieux, du vainqueur de Valence.et de Lyon, de l'ami de Condé serait une clame grande parmi les plus grandes, fière parmi les plus fières, digne des honneurs du Louvre, digne d'approcher du jeune roi et de la reine-mère qui dispense toutes Ses faveurs ? Rien ne vous a donc jamais averti que sous la cuirasse du soldat était un cœur à vous, Marguerite ? et voire intelligence féminine ne vous a donc jamais révélé aucun de mes se- crets? Eh! bien, vous les connaissez à présent ces senti- ments dont vous auriez dû (n'épargner la révélation, car à votre élonnement, je vois bien que vous n'en soup- çonniez pas le moindrement l'existence, et laissez-moi espérer que vous ne les repoussez pas complètement et sans pitié. — Que me dites-vous, Monseigneur, baîbuiia la pau- vre Marguerile toute altérée et tremblante ! Vous avez daigné jeter les yeux sur i'orpheiine abandonnée, sur