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DE L'HOMME. 273 de tout ce que peuvent ceux qui savent être obstinément doux, par ce que peuvent ceux qui. ne sont que systémati- quement doucereux. C'est par la violence de la douceur que les mères ont raison de leurs enfants les plus rebelles et domptent enfin ce que ni prison, ni coups, ni f«r même, ne dompteraient. La force de l'homme n'est que faiblesse en comparaison de l'invincible douceur de la femme. Si l'on fait jamais delà femme une pédante plus empres- sée d'imiter l'homme et de jalouser ses aptitudes, que d'ap- pliquer les siennes à l'aimer, à le soigner et à s'en faire adorer, elle apprendra que le plus grand vice, et peut- être le plus grand malheur d'une femme, c'est de n'être pas femme. III. Selon les vieux Etrusques, huit races d'hommes rempli- ront les siècles, et leurs mœurs seront différentes. Dieu a circonscrit son cycle (1), pour chaque race, d'après les ré- volutions de la grande année céleste. Quand après une race épuisée en survient une autre, le ciel l'atteste par quelque mouvement extraordinaire, et les dieux s'y intéressent plus ou moins qu'à celles qui l'ont précédée (2). — Nos inven- teurs modernes ressuscitent cette rêverie étrusque, en la modifiant d'ailleurs en ce sens que, les dieux ou les révo- lutions perfectionnant, en détruisant, ce sont leurs nou- veaux produits qui sont les meilleurs. Il faut croire que ceux qui trouvent tant de nouveauté dans la nature de l'homme moderne, ne connaissent guère (1) Bossuet dit des Egyptiens : « Ils ont trouvé cette grande année qui ramène tout le ciel à son premier point. » Dise, sur l'histoire uni- verselle : les Empires — la grande année caniculaire des Egyptiens était de 365 ans : leur année hèliaque de 1,460 années. — L'année - platonique des Grecs était de 36,000 ans plus quelques-uns. — V. Traité de l'opinion, 370,553. (•2) Plutarque, Vie de Sylia, 506,507. 18