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BIBLIOGRAPHIE. 241 à quelques mots près, tout ce qui peut avoir encore, dans ma digression, la primeur de l'inédit. Je débutais ainsi : M. F. Guinand, de Lyon, s'annonce être l'auteur d'une admirable traduction littérale et juxtà -linéaire d'Horace, ouvrage précieux de patiente marqueterie? Quel est cet inconnu ? Point de passe-port avec signalement, pas le moindre titre de membre titulaire ou aspirant, je ne dirai pas d'une académie, non licet omnibus, mais d'un petit athénée, d'une société, d'une ombre d'un cercle quelconque. Cherchons donc parmi les Guinand lyonnais, passés ou pré- sents. Rien ne m'aurait été plus facile que de remonter loin le fleuve du passé, dans une barque dont une érudition factice aurait enflé la voile. Bréghot du Lut et Péricaud l'aîné, dans leurs Lyonnais dignes de mémoire (1839), l'abbé Jacques Pernetti, dans son ouvrage portant le même titre un siècle auparavant (1757) ; les archives du Rhône, MM. de Valous, le savant sous-bibliothécaire du Palais-Saint-Pierre, Steyert, Debombourg et autres onomatolo- gués, m'auraient servi de rameurs dispos, ne connaissant pas les grèves et loués à bon compte. Un bon vent m'aurait vite fait parcourir beaucoup de kilomètres en amont du temps actuel; que dis-je, kilomètres, beaucoup de lieues anciennes de 20 ou 25 degrés, à volonté, pour parler le vieux style géographique en usage dans l'ancien temps, et aujourd'hui prohibé. Mais que vos lecteurs se rassurent; comme je ne remonterai qu'à quaranie-cinq ans en deçà , je n'embarque pas pour un long cours; après quelques courtes escales, j'arriverai assez vite au port. J'ai pensé, en premier lieu, à un excellent M. Guinand, qui s'aventura, à celte époque , à construire plusieurs maisons en plein désert, sur ce qui n'était alors ni la place Louis XVII!, ni plus tard la place Napoléon, mais une triste plage. Oui, une plage de sable et de gravier, très-basse, où le Rhône et la Saône se donnaient rendez-vous plusieurs fois par an, surtout aux équinoxes. Auparavant, ils se réunissaient, mais on les en avait chassés par des remblais, sous les murs et remparts de