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 202                      FAVRE, VAUGELAS.

    Il vint (1) de bonne heure à la cour de France, où il
 fut nommé gentilhomme ordinaire de Jean-Baptiste Gas-
 ton, duc d'Orléans, fils d'Henri IV et frère de Louis XIII;
 puis il devint chambellan du même prince.
   En 1619, il reçut de Louis XIII une pension de 2000
écus.
   « Cette pension, dit Sainte-Beuve (2), était à titre
onéreux toute conditionnelle pour une chose longue et
pénible à faire qui était le Dictionnaire de l'Académie
française, et de plus elle dépendait du bon plaisir du su-
rintendant M. de Bullion. Quand il plaisait à celui-ci de
ne pas la payer, — et il paraît que cela lui plaisait assez
souvent, — elle se réduisait à zéro. Chapelain (3) ne
perdait aucune occasion de revenir à la charge, de faire
valoir son ami ou de l'excuser quand le cardinal s'impa-
tientait de ne voir rien venir de ce fameux dictionnaire,
dont la première édition devait mettre plus de cinquante
ans à paraître. »
   Lorsque Vaugelas vint remercier Richelieu du rétablis-
sement de sa pension, le cardinal lui dit en riant : « Vous
n'oublierez pas du moins le mot de PENSION dans votre
dictionnaire. —Non, Monseigneur, répondit-il, et encore
moins celui de RECONNAISSANCE. »
  Après la mort de son père, Claude Favre devint, en

    (1) Pellisson, p. 249.
   (2) Constitutionnel des 21 et 28 décembre 1863. — Sainte-Beuve
commet ici une erreur. La pension qui fut constituée en 1619 n'a pu
l'être pour le fait du Dictionnaire : l'Académie ne fut fondée qu'en
 1635, mais elle dut être rétablie par Richelieu à cette dernière époque
pour encourager le travail de Vaugelas au Dictionnaire de l'Académie.
   (3) Poète français qui jouissait d'un grand crédit à la Cour de
France. Auteur du poème de la Pucelle, auquel il travailla trente ans ;
sa réputation succomba sous les critiques de Boileau.