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180                   LES BEAUX-ARTS A LYON.

de la joie et de l'honneur de collaborer avec Jules Romain
à l'achèvement des œuvres tracées par le maître immortel
et de mêler son nom aux noms des artistes de la brillante
Italie.
   Depuis l'époque où Perréal a quitté la France, les cou-
rants qui devaient entraîner les peintres français dans des
voies si divergentes se sont tout à fait établis. En 1540,
lorsqu'il est question de Salomon Bernard, les artistes
sont divisés : les uns suivent les tendances nouvelles de
l'école italienne de Fontainebleau, les autres s'attachent
aux traditions de l'école française et de l'école flamande.
Ici l'étude consciencieuse du modèle vivant, la correction
du dessin, la vérité de l'expression, la clarté de la compo-
sition, la sobriété^ et l'élégance, en un mot toutes les qua-
lités de Jean Cousin, cet artiste merveilleux, peintre, ar-
chitecte, sculpteur, graveur et peintre sur verre ; là des
règles de convention, des procédés d'atelier, des poses
forcées, des compositions pompeuses, c'est-à-dire le style
du Rosso et de la décadence italienne. Nous sommes heu-
reux de constater que nos peintres et graveurs lyonnais
sont demeurés dans le vrai.
   Salomon Bernard, qu'on appelle aussi le petit Bernard,
est un élève de Jean Cousin : comme son maître, il s'est oc-
cupé de peinture et d'architecture, il a écrit sur la perspec-
tive (1), il a dessiné des cartons pour des tapisseries (2),

mort de Perréal, personnage si important, n'est-elle pas une preuve
que cet événement a eu lieu hors de France ?
  (1) Le livre de perspective de Jean Cousin a été publié à Paris
en 1560 chez Jehan le Royer. — Le traité de Bernard Salomon sur le
même sujet n'a pas été publié.
  (2) Bombourg cite de belles tapisseries faites d'après les dessins du
Petit Bernard et encore visibles de son temps, en 1675, dans l'église
de Saint-Paul.