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378 LES BEAUX-ARTS A LYON. ver l'œuvre de Raphaël et de nombreux autres ouvrages, a fait appel aux artistes. Parmi ceux qui accourent à Rome se trouve en première ligne Jean de Lyon : nous sommes en 1524, car en 1525 Jules Romain est à Man- toue et y fonde une école où ne figurent plus ses colla- borateurs de Rome. Un autre passage de Vasari doit être transcrit et rap- proché de celui-ci. Le biographe raconte, dans la vie de Guillaume de Marseille, célèbre peintre verrier, que cet artiste peu accoutumé à la grande peinture, ayant reçu la commande de travaux considérables pendant son séjour à Arezzo, se défia de ses forces et fit appel à un maître fran- çais établi à Rome : « Egli si spauri bene nel principio di quelle per la grandezza è per non aver piu fatto, il che fu cagione ch'|egli mando a Roma per "maestro Giovanni francese miniatore, il quaie venendo in Arezzo fece in fresca sopra san Antonio un arco con un Christo, e nella compagnia il segno che si porta a processioni. » (1 ) Quant à la date de l'arrivée à Arezzo de ce miniaturiste français qui peint un grand Christ à fresque et qui décore une bannière, Vasari ne la donne pas directement; mais il dit que Guillaume de Marseille était alors âgé de cin- quante ans, ce qui indique l'année 1525 car Guillaume était né en 1475. Avec une pareille coïncidence de date, de nom, de na- tionalité, il n'est pas douteux que le maître miniaturiste Jean venu à Arezzo ne soit le même que Jean de Lyon oc- cupé par Jules Romain en 1524. Or quel peintre originaire de Lyon, et assez connu parmi les artistes de cette époque, et célèbre par des miniatures, aurait pu porter ainsi le dra- peau de l'art français en Italie sinon notre Perréal? (1) Vasari, II, p. 100.