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174 LES BEAUX-ARTS A LYON. Belges, historiographe de Marguerite, du désir qu'a la princesse de faire trois mausolées, l'un 'pour son mari, l'autre pour sa belle-mère Marguerite de Bourbon, le troi- sième pour elle-même, et ce dans une belle église adja- cente au couvent de Brou : il se met à l'œuvre, et en 1511, année même où il est nommé contrôleur de l'édifice de Brou, il envoie à Michel Colombe le plan des mausolées et à la princesse les plans de l'église. Le célèbre sculpteur tourangeau (1 ) qui avait consenti à faire les sculptures des mausolées et qui en exécute d'abord un modèle en petit, déclare très-belle l'ordonnance de ces monuments ; Louis Van Boghem, qui, en 1512, est appelé à diriger les travaux de construction de l'église, trouve les plans très-beaux et très-bien ordonnés et tels que leur réalisation peut faire honneur au maître-maçon constructeur : voilà les juges qu'a eus Perréal. Et certes, l'admiration qu'excite tou- jours le petit bijou bressan qu'on appelle l'église de Brou est une éclatante confirmation des jugements contempo- rains. En exécutant les plans et pourtraictures imaginés par Perréal, Loys Van Boghem et Conrad Meyt ont fait un chef-d'œuvre qui a fondé leur réputation. Décrire l'é- glise de Brou serait un hors d'œuvre ; nous appellerons seulement l'attention sur le cachet renaissance que cer- tains détails et l'emploi du plein cintre révèlent à l'obser- vateur : ce n'est pas la renaissance telle que nous l'a ap- portée Philibert Delorme, c'est-à -dire puisée dans l'anti- quité ; mais c'est le style de transition, c'est la rénovation (1) La mort empêcha Michel Colombe de faire les tombeaux : l'œuvre de sculpture à Brou fut exécutée par Conrad Meyt. Une disgrâce, résultant de rapports mensongers ou jaloux, priva Perréal. en 1512, de la charge de contrôleur de l'édifice de Brou. On lira avee intérêt la notice de M. Dufay pour tout ce qui se rapporte à l'église de Brou. Voir aussi Renaissance des arts, II, p. 186.