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LA PREMIÈRE DENT.
A MON NEVEU.
Dieu veut mettre une perle à la bouche vermeille,
Il faut l'acheter par des pleurs !
L'écrin est vide encor dans la fraîche merveille
Qui connaît déjà les douleurs !
Chère première dent, effroi des jeunes mères,
Viens donc comme un pur diamant !
Assez de petits cris!... et de craintes amères
Au sujet de l'être charmant !
— La voici ! la voici ! dit la bonne nourrice ! —
La mère se met à genoux !
Le jeune père accourt ! Que sa voix retentisse
Proclamant leur bonheur si doux !
— Voyez-la : qu'elle est blanche ! est-elle assez jolie !
Allons, soyez fier, chérubin ! —
Et l'on baise longtemps sa figure pâlie
Par cet effort de son matin.
Car il en faut des dents pour les pralines roses,
Plus roses que des becs d'oiseaux,
Pour croquer gentiment toutes ces douces choses ;
Que l'on trouve auprès des berceaux ;
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