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                   CHRONIQUE LOCALE
    Nous sommes en plein carnaval, aussi tout le monde s'amuse : on
chante à la Rotonde, l'ouvrier s'amuse, le bourgeois s'amuse,e Roi s'a-
muse, nous le verrons bientôt aux Célestins, sans coupure.
    On se réjouit, dans un certain monde, des charges du grand Hugo
contre certaines personnes et certaines institutions. Les badauds cla-
quent des mains à ces bourdes historiques qui rappellent les cachots de
Galilée, la carabine de Charles IX, le cabanon de Salomon de Caux
inventés, dans un esprit de parti, pour souiller et avilir l'humanité ;
mais on n'a pas la prétention, nous l'espérons, de dénaturer à jamais
l'histoire et si, dans l'enfance des hommes ou des sociétés, on frémit
au récit des sombres exploits de l'Ogre oudeCroquemitaine, plus tard
on n'estime Perrault que lorsqu'il est édité par Marne et illustré par
Doré.
    Le 17 février, on a joué sans coupure, aux Célestins, îa reprise de
Lucrèce Borgia. La pièce a été chaudement accueillie au poulailler.
Malgré cela , ou peut-être à cause de cela , le succès,n'a pas été aux
nues. On préfère \& Princesse de Trébizonde.
    Au Grand-Théâtre , succès complet avec l'Africaine , le Pré aux
Clercs et Faust.
    — Le Salon continue à attirer un publie d'élite et les curieux sui-
vent avec intérêt les achats faits par la Société des amis des arts. Tel
ou tel lot fait envie. L'un voudrait : un Coup de soleil après la pluie,
par Allemand, un autre : les Bords de l'Albarine,]>a,v Appian ; celui-ci
un Chanteur, par Belli veaux, ou le Gué, par Guy, ou-lnWetterhorn, par
Lortet. Celui-ci se passionne pour la nouvelle manière de Ponthus-Gi-
nier et ses marines si éclatantes ; celui-là s'échauffe devant la neige
si prodigieusement froide de Chenu à qui certains préfèrent lesme    Cava-
 liers gelés,de Sicard. On cherche Reignier, on s'arrête devante M Puy-
roche-Wagner, on rêve devant la Joueuse d'accordéon de M° Salles; on
compare Raspail à Rochefort, Roszezewski, à Nieuwenhuys, Roosen-
 boom à Hoormans , Stortenbekerà Yankeirsbilck et quand on a con-
templé un instant Wyld, Roobbe, Schitz, Vinck , Weber, Wolf, Ryk ,
Todd, Seohy , Shelley, Keelhoff et Kuwasseg, on est tout heureux et
 tout aise de s'arrêter devant un Perrachon et de s'asseoir.
    La sculpture a du bon . Un Oiseleur de Fabisch fils fait voir que.
 le talent est héréditaire dans quelques familles privilégiées ; do.beaux
 bustes, des figurines, des animaux complètent cette branche de l'Ex-
 position.
    — Un de nos photographes les plus habiles, M. Armbruster, suc-
 cesseur de Dolard , a eu, comment dirai-je ? une idée. Il faut ajouter
 qu'elle est bonne. Il a fait un recueil , un album de tous les peintres
 lyonnais depuis Stella jusqu'à nos jours. Ce bel ouvrage nous rappelle
 les noms qui ont honoré l'art et illustré la cité. Revoil , Bonnefond ,
 >'ibert, Saint-Jean, Flandrin, Oicel nous montrent leur figure intelli-
 gente , fine et digne et semblent nous enseigner, par le respect qu'ils'
 avaient d'eux-mêmes, que la tenue est le premier échelon de l'art.
    — Les presses lyonnaises ont vu naître, ce mois-ci, un lemar.juable
 volume de poésies , qui, sous le titre de Roses du Dauphiné, révèle un
 nom nouveau à l'attention sérieuse et à la vive sympathie de nos
 lecteurs. Le nom de l'éditeur , M. Scheuring , est une garantie de 'a
  bonne exécution matérielle du livre. Quant au sujet, c'est l'histoire du
  Dauphiné qui en a fait en partie les frais. M"* Adèle Souchier, dont les
  amis de la Revue connaissent déjà les vers élégants et gracieux , a
  réuni ses meilleures pièces et elle les a livrées au grand jour de la pu-
  blicité. Passionnée pour son cher pays , elle chante Valence , Uriage ,