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142            ÉTUDE SUR LE PATOIS LYONNAIS.

de midi fut li grand cris criés. Quand il aproisma (aproxi-
mavit) nuene (nones), que Jhesus veult morir, de son pré-
cieux cors s'arme (sua anima) veut départir, il a dit a sou
père en getant un soupir : Doux pères en tes mains jou
commant mon enspir ; puis relevés sa voix, un grand cris a
jetet. Apriès son benoist chief sour son brache (brachium)
inclinet. Li cris fu Eloy, Eloy lamasabaclani;      çou est :
mes Dieus, mes Dieus qui m'avez relinqui... A l'hore de
complie fu le corps embaumes et sépulcres poses, un
biaus sarkeus (cercueil) ndvias appareillés,., et en marge :
J'ou ainomN... qui le àittiei(dictatum, dictée)afait; dit-
tes (priez) Dieus me pardoinstde quanque jouaimesfait. »

                             LA PATEE N0S1RE :

  « En trestotes les paroles et proières qui onques furent
dictes ou commandées en terre, si est la plus saincte et la
plus digne, et la plus haute la PATER NOSTRE :
  « Sire père, qui es es ciaus, sanctifiez soit li tuens nom,
avigne li tuens règnes, soit faicte ta volenté; si corne elle
est faicte elciel, si soit faicte en terre. Nostre pain de chas-
cun jor nos done hui, et pardone nos nos meffaicts, si corne
nos pardonnons à ços qui meffait nos ont, Sire ne soffre
que nos soions tempté par mauvesse temptation; mes Sire
délivre nos de mal. »

           LE SIGNE OU SYMBOLE DE CREANCE ET OBÉDIANCE "
                                                       .

   « Nos créons la saincteTrinited, que ne sunttreis Deus,
àins que li Père, li Fi'z et li sainz Esperiz est uns Dex tôt
poissant et perdurable, que li Fiz prist char en la Vierge
Marie, et qu'il soffri Passion et liens Pilate, et qu'il morut
en croix por home traire de la poeste au Deable, et qu'il
fut mis ou sépulcre, et au tiers jor ressuscita de mort à vie,
et qu'il monta el ciel, et qu'il sied à la destre de son Père,
et qu'il vendra au jor do joisse (justice) jugier les vif et les
mors, et rendra a chascun ce qu'il aura déservi. Nos créons
que li sains Esperis est aorez et glorifiez avec le Père et o
(aussi) le Fis, nos créons que la resurection do cors ou jor
do joisse, et la bonne créance si est amer son proisme (son
prochain, proximus) veraiment. Ce est la créance por quoi
ta saincte Iglise croit et conoit Deu. Qui ceste créance a et
fait bone huevre, si peut estre segurs (securus) qu'il en aura
bon guerredons (récompense) el règne celestial o (avec) les,
beneois amis Deu. »
 (Extrait d'an manuscrit de la bibliothèque Saint-Victor, intitulé : LES SEPT HEUHKS
DE LA PASSION ; ENSEMBLE LES PSADMES ET AUTRES ÃKOIÈRES).