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100 FRANÇOIS DE IIOYKRS DE S,A VALFEKIÈRK. Nous ne savons, au juste, ce qu'elles rendaient au xvn,! et au xvrac siècle, mais nous constaterons qu'à ce jour, ou- tre l'établissement des musées, de l'Ecole Impériale des Beaux-Arts et de la Bibliothèque, le vieux périmètre de l'abbaye, fournit par ses magasins, un revenu annuel de cent mille francs, représentant un capital de deux mil- lions. Cela rappelle, à notre souvenir, ce mot populaire du xviie siècle, faisant, par la bouche de ces dames mon- daines, allusion à la gestion de ce superbe revenu : « Dieu soit loué, et nos boutiques ! » Les chanoines de Saint-Nizier, auxquels on faisait le même reproche, di- saient : « Nous louons Dieu et nos boutiques le mieux que nous pouvons. » C'est probablement pour le service des magasins et pour l'écoulement des eaux intérieures que le consulat auto- risa , en 1670 ( 18 mars ), « Mme l'abbesse de Saint- Pierre, de faire, en son nouveau bâtiment, 10 puits, savoir, 4 sur la face de la place des Terreaux, et 6 sur les rues Clermont et Saint-Pierre, le tout ie long de son bâtiment et sur l'étendue de sa cadette. » En 1668, l'intendant du Lyonnais, Forez et Beaujolais, Dugué, envoya à Paris un état des revenus temporels des monastères de Lyon, lequel lui avait été fourni sur sa de- mande, le 3 octobre, par le consulat. On y remarque des renseignements matériels sur l'ab- baye royale de Saint-Pierre, qui peuvent prendre place ici, donner une explication de ses dispositions et de son importance, au moment de la reconstruction des bâti- ments, et enfin permettre aux Lyonnais de reconstituer entièrement, par la pensée, le tableau à la fois pittores- que et solennel de ces nobles religieuses vaquant aux exercices de ce cloître aristocratique.