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                         FAVRE, VAUGELAS.                             87

     Il n'est guère plus ménagé comme jurisconsulte.
  « Son Code n'est, à vrai dire, que le recueil rai-
   sonné des arrêts du sénat de Savoie (1), pendant une
  période de dix ans ; on fait honneur au seul Favre
  de ce travail de patience : ce fut l'Å“uvre collective
  et souvent anonyme de ses collègues               Travail-
  leur infatigable, possédant à fond les textes, il perdit
  dans l'étude de la chicane la verdeur d'allures, la vi-
  vacité de jugement qui à son début firent le succès de
  ses Conjectures ; il est ingénieux et disert, mais sou-
  vent banal dans l'expression, et sans élévation dans
  la pensée. La morale de sa vie se résume dans l'épi-
  graphe du code : quod tibi fteri non vis, alteri non
  feceris ; c'est le droit exclusif, inerte du rhéteur an-
  tique ; ce n'est point cette sympathie active, catte cha-
  rité agissante qu'on devait attendre de l'ami de saint
  François de Sales. L'essentiel pour lui, c'est de réus-
  sir, et s'il échoue, de n'être pris ni pour un coupable ni
  surtout pour une dupe.. » sut quarn veritaiis amantior,
  selon le mot piquant de Joseph Aurel (Resp. Jurisc.)
     Il ne manquait au jugement sévère que porte, sur
  Antoine Favre, le nouvel historien de Savoie, qu'un
  portrait physique de l'illustre homme d'Etat. Nous le
  trouvons dans une note du même chapitre, cette fois
  encore dans des termes qui n'annoncent pas plus de
  sympathie : « Si l'on compare la figure blanche,
  souriante et blende de l'évêque dans tous ses por-
  traits, à la tète osseuse, au visage amaigri, creusé,
  fuyant, morose et railleur du magistrat (splendide
  bronze de M. Gumery), cette dêbonnairetê expansive

   (1) Favre y a même traité avec une sorte de prédilection les ques-
tions de sorcellerie : il adopte les principes et les conclusions de l'ou-
vrage de Martin Delrio. • Hist. de Savoie, t. n, p. 516.
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