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FAVRE,VABGELAS. 31 de se lier avec François de Sales reçu sous ses auspices avocat au Sénat de Chambéry : les lettres du saint évê- que de Genève consacrent, par de nombreux témoigna- ges, la vertu sincère et éclairée de Favre qu'il se plai- sait à appeler son frère, son frère très-doux et très- tendre. Tous deux furent les promoteurs de YAcadémie Flo- rimontane créée à Annecy vingt-neuf ans avant l'Aca- démie française. Elle avait pour emblèmes un oranger chargé de fruits et de fleurs. Saint François de Sales a lui-même tracé en ces termes le but de la société : Finis Academiœ virtutum omnium exercitium esto, suprema Deiglo- riasereniss. principum obsequium et utilitas publica, c'est-à -dire la gloire de Dieu et le service des princes, et puis le bien public qui, dans cette belle âme, se con- fondait avec l'amour de Dieu et le respect du Prince. Au départ d'Antoine Favre, en 1610, l'Académie ra- lentit ses réunions : la mort de l'évêque, en 1622, lui causa un dernier préjudice, si toutefois à cette époque elle existait encore (1). Le grand mérite du président du Genevois le fit choi- sir pour accompagner, avec François de Sales, le car- dinal Maurice de Savoie, chargé des négociations du mariage de Christine de France avec le prince de Pié- mont Victor-Amédée, mariage qui eut lieu le 11 jan- vier 1619 : les trois députés « firent, dit Guichenon, paroistre en cette occurrence comme en toutes autres occasions les merveilles de leurs génies, c'est en ce voyage qu'Anthoine Favre receut de si grands hon- neurs du Parlement de Paris et de tous les hommes (1) SAINIE-BEUVE, Hist. de Port-Royal. Paris, 1867, vol. 1, p. 270.