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10 LES BEAUX-ARTS A LYON. Faenza, appuyés par l'administration de la ville de Lyon (1), obtinrent du roi Henri III des lettres patentes les autorisant à fabriquer à Lyon de la vaisselle « façon de Venise. » Un spécimen de cette première fabrique lyonnaise , « façon de Venise, » figure dans les vitrines du musée in- dustriel^). Elle est caractérisée par l'émail légèrement bleuâtre, la légèreté et la sonorité de la pâte, par la forme remarquable des gros rinceaux qui bordent le contour de l'assiette et qui sont travaillés au repoussé comme s'il s'a- gissait d'un métal. L'authenticité de cette assiette ne sau- rait être mise en doute, puisqu'elle est signée des initiales entrelacées du nom de notre faïencier italien : Julien Gambyn. Auprès de cette fabrique façon de Venise subsistait l'autre genre de fabrication introduit par Sébastien Griffo et continué par Jean Francisque de Pesaro (3), la simple vaisselle de terre. Et il faut croire que ces produits de l'industrie lyonnaise avaient une certaine valeur, puisque le consulat (a) en achetait pour les envoyer à Paris comme dons à des personnages notables. La g-rande préoccupa- tion des faïenciers de cette époque semble avoir été de donner de la blancheur à leur émail : cette qualité une grande vog*ue à la faïence du duché de Ferrare. C'est dans cette seconde catégorie de faïences lyonnaises qu'il (1) Archives de Lyon. BB, 92. (2) Cette assiette, si importante pour l'histoire céramique lyonnaise, a été donnée par M. Brossard. conservateur de notre musée industrie!, qui, par ses patientes et savantes recherches, a déjà rendu tant de ser- vices à nos arts lyonnais. (3) Ce nom est cité dans les lettres patentes de Henri III, accordées à Gambyn. (4) Archives de Lyon. A A, 137,