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484 FRANÇOIS DE ROYERS DE LA VALFENIÈRE.
rattacher la construction des gros murs de l'église. On
nous a fait remarquer avec raison que les édifices, anté-
rieurs à l'an 1000, sont excessivement rares, et, dans
tous les cas, fort peu importants. Nous partageons cet
avis et signalons aussitôt que la nef ainsi que la tour qui
la précède sont petites et étroites, et que tout avait été
ordonné avec la plus austère simplicité; car, ni les petites
arcatures qui forment l'araseiûent actuel de la tour , ni
la fenêtre étroite, ni la porte surtout, ne sont, à beau-
coup près, aussi anciens, et il suffit de les considérer
avec attention pour remarquer aussitôt qu'ils sont des
restaurations des XIe et XII e siècles exécutées après coup
dans les murs existant déjà .
Au même temps où l'importance et la richesse de l'ab-
baye s'augmentèrent par la protection des hauts per-
sonnages et par les donations, cette façade parut trop
simple et bien peu en rapport avec les édifices que l'on
construisait à cette époque à Lyon. C'est entre le com-
mencement du XI e siècle et la fin du XIIe, que l'on dut
surmonter la tour primitive par le clocher qui a subsisté
pendant sept siècles, que l'on perça l'étroite fenêtre qui
éclairait la salle placée au-dessus du porche, et, enfin, que
celui-ci dut être considérablement embelli. La porte d'en-
trée fut élargie de façon à remplir entièrement l'inter-
valle entre les contreforts, et ce sont ces remaniements
successifs, exécutés en sous-œuvre, qui ont provoqué des
fissures et des dislocations dans toute la hauteur de la
façade.
La courbe surbaissée et insolite de l'arc de la porte,
provient probablement autant de la nécessité de se rac-
corder avec la hauteur de l'ancienne ouverture que de
l'affaissement qui se produisit lors des travaux.
La plupart des parements en pierre des édifices reli-