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442 LES BEAUX-ARTS A LYON. leurs maisons. Aussi les demandes adressées à la sculpture se bornèrent le plus ordinairement aux objets que le luxe intérieur delà maison pouvait utiliser et que l'orfèvrerie, la menuiserie et la serrurerie fournirent. L'histoire cependant conserve le souvenir de médaillons (il y en avait dans la chapelle des Bonvisi dans l'église de l'Observance), de bas-reliefs (celui du maître autel des Jacobins était dit-on très-beau), de statues (celles dont parlent les entrées solennelles) soit de marbre soit de bronze (4), statues quelquefois faites par les artistes de passage comme celles dont les archives de Lyon font men- tion à propos de l'entrée de Henri IV, en 4 595 (2). Déplus, en parcourant nos rues, on aperçoit encore sou- vent des figurines délicatement sculptées dans la pierre, ici pour orner une façade ou une cage d'escalier, là pour sup- porter simplement les retombées des encadrements des fe- nêtres. Mais l'œuvre principale des tailleurs d'images lyon- nais du seizième siècle doit évidemment être étudiée dans les arts plastiques secondaires. Ce qui n'est aujour- d'hui qu'un objet usuel et grossièrement travaillé deve- nait entre les mains d'un artiste de la renaissance un véri- table objet d'art : le huchier caressait le bois avec toute la patience qu'il avait apportée à la fin du quinzième siècle (1) Voir la description de l'entrée de Henri II en 1548, Entrées so- lennelles des rois de France, etc., pages 44 et 46 ; et encore entrée de Henri IV, en 1595, page 3. Ces statues, créées pour l'ornementation des arcs de triomphe au jour de la décoration de la ville, vivaient tant que subsistait la cause accidentelle de leur naissance : elles étaient, après le départ des héros de la fête, vendues et dispersées. (2) BB, 132. Mandement de cent éeus d'or à Élie de Flsle et Antoine Parmentier, qui s'étaient arrêtés à Lyon en revenant d'Italie, pour l'exécution de six statues pour servir à l'entrée du roy, savoir : trois grandes en colosse et trois autres de stature humaine et médiocre.