Revue du Lyonnais » série 3 - n°8 ( 1869 ) » pp.413

                 t m ANGLAIS QUI PENSAIT PROFONDÉMENT.                                413

pluie et l'enlevait avee elle, ou qu"elle l'écrasait de tout le poids
de sa fureur.
   l e vaillant riflard semblait partager l'indomplablc ténneité de
son maître. Comme le roseau de la Cable , il pliait et ne rompait
pas. Sa puissante nervure et sa robuste étoffe soutenaient sans
avaries les assauts incessants de l'aquilon. Tout à coup , nous le
vîmes se tordre violemment, puis nous vîmes au même instant
l'Anglais jeté à terre et, pousse par la meule en furie des ven>tS
rouler avec la rapidité d'une avalanche sur une penie sans "u'rèts
au bout de laquelle s'ouvrait béant un précipite de quelques cen-
taines de mètres. Ce ne lut qu'un cri de la part des Spectateurs.
La population de Lans-le-Bourg se compose en gra r l l d c partie de
guides familiarisés avec tous les dangers du Moi- ,t-Ccnis et à jar-
rets d'acier. Ceux qui assistaient à la scène, rj(. JJS êt a i e n t nom-
breux, s'élancèrent dans la direction du r',rceipice, munis en un
clin d'œii de deux matelas, d'une pailla.» jSC c t d c tr ' ois o u q u a l r e
couvertures mis avec une merveilleuse p i , o m pt l t u de à leur dispo-
sition par les habitants d'une maise #n v o i s i n C ) e t d c s l i n c s a r e n d p e
moins funeste, en l'amortissant ' |fl d l | l l ( , (hl m ; l l h c u r C ( l x M . j o b s -
thon. Des postillons, d'un a . - ' ^ ( i ., é ] .,. c c o a r ! i i c n l (lcs écuries de
la poste avec un égal eme # r c S 8 l . m e i , t j , w l eursdansle même but
de bottes de paille et d' & Mu_ M))is ,il I o u r m c n l c lli(ll ,nt, son in-
fortunée victime rou' i a . t ^   ^ ()yc „c C0lirni|inl Ies gui()es c t
les postdlons. Nor ^ ^ . ^ ^           son corps     bondir et disparaître dans le
gouffre.
   JNous noiF ^ é [ i o n g pr^cipi(^s nous-mêmes à la suite des guides,
e e sous i i | i u l c n a n t ^ oubliant les conditions du pari, avait laissé
SCa
          .tes sur la roule et nous avait rejoints de toute la vitesse de
ses '
       jambes.
      Arrivés palpitants d'horreur au pied du précipice, nous cher-
   châmes avidement des yeux les débris humains que nous nous at-
 " tendions à y rencontrer, nous n'aperçûmes que les guides qui
   nous y avaient devancés, debout, la tète en l'air, et en conversa-
   tion avec une masse noire suspendue aux branches d'un mélèze
    sortant en coude de la fissure d'un rocher, à trois cents pieds au-
    dessus dc nous. C'était M. Jobsthon, dont les jambes s'agitaient
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