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402 L'OSTENSOIR DE N.-D. DE DA SALETTE. A-t-il dédaigné aucune de ses créatures, LUI qui a voulu accomplir, sur une des plus modestes, son entrée triomphale à Jérusalem? Le contact eucharistique n'a-t- il pas pour effet de spiritualiser ce corps matériel, dont les appétits, s'ils ne sont mortifiés, nous ravalent au-dessous des êtres sans raison? D'ailleurs, le Christ, par la nature corporelle, n'appar- tient-il pas à cet ordre d'êtres qu'il rehausse en sa per- sonne, et dont il offre à Dieu l'hommage, dans un hymne sublime et toujours écouté ? Mais nous voici à la partie supérieure de l'ostensoir. Dans cette région de la gloire où est exposé aux adora- tions des anges et des hommes, le saint des saints, ont été réunies toutes les habiletés de la ciselure et de la com- position. Ce modèle nouveau répond au reproche, selon nous peu fondé, fait à l'ostensoir de l'Immaculée-Concep- tion. « Il n'a pas de rayons, disait-on, et ressemble à un reliquaire. » Œuvre romane, il rappelait les ostensoirs primitifs tels qu'on peut en voir au musée de Cluny, et qui n'étaient que des pixides coniques appelées Mons- trances ; mais celui-ci, sans répéter ces gloires rebattues des ostensoirs des dernières époques, a des rayons reliés en faisceaux et qui fonl; irradier du foyer sacro-saint des jets de lumière divergents exprimant les clartés divines de ce Thabor mystique. Sur ces rayons courent des rivières de rubis qui font sur l'or un jeu de feux empourprés, d'un éclat profond et solennel. Autour du porte-hostie sont disposés au nombre sacra- mentel de sept, des motifs rayonnants ou sortes de fleurs en palmettes, terminés par des étoiles brillantes. Au milieu, des anges aux six ailes adorant dans l'anéan- tissement et l'extase ; ils sont les types célestes de ces âmes