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L'OSTENSOIR DE N.-D. DE LA SALETTE. 401 tige. Elles supportent l'Aigle, le Taureau, le Lion et l'Ange, attributs des Évangélistes, qui rappellent la divul- gation de la bonne nouvelle au sein des nations. La tige présente trois sections. La première, divisée en rectangles granulés, est ornée de pampres de vigne ; ces symboles symétriquement rangés s'enlèvent franche- ment sur un fond d'émail vert foncé. L'autre, tout unie, offre des tons rouge-brun, imitant la couleur des vases étrusques. Enfin, la troisième forme le nœud de l'osten- soir. C'est ici que le compositeur a voulu principalement concentrer l'intérêt. D'une gerbe de blé, s'épanouissant en riches épis, sort la Vierge assise ; elle présente Jésus emmailloté aux adorations des saints rois. Cette figure, d'un style grave, est drapée à la façon du moyen-âge. De l'autre côté est placé saint Joseph, personnage nécessaire, mais caché. Là , il garde encore l'enfant Jésus. De chaque côté de la Vierge sont les deux animaux traditionnels, que tout enfant familiarisé avec la scène de Bethléem est accoutumé à y rencontrer. Cette représentation en forme de cariatide, à une telle place, pourrait sembler peu convenable au premier abord. Mais dans l'exécution, le critique le plus sévère ne trou- verait rien à blâmer, tant elle est éloignée de tout réalis- me, tant les lignes ont un caractère de noble simplicité. De larges feuilles élégamment découpées, se repliant en gracieux rinceaux, supportent les animaux familiers de la crèche. Si le dessinateur avait à justifier leur rapprochement si immédiat du Christ, on pourrait répondre que les peintres se sont plu à le figurer au désert environné de tous les êtres de la création qui, en lui, reconnaissaient leur roi.