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L'OSTENSOIR DE NOTRE-DAME DE LA SALETTE
C'est une heureuse pensée de choisir un mystère chré-
tien comme sujet d'un vase sacré. Par là , le compositeur
s'ouvre une féconde carrière et il évite ces redites dans
lesquelles sont tombés, depuis le siècle dernier, la plupart
des fabricants d'orfèvrerie religieuse.
Rarement, dans ces ouvrages, avait-on la satisfaction
de contempler l'épanouissement d'une idée ; mais sur le
pied d'un calice ou la hampe d'un ostensoir s'étalaient de
simples emblèmes, imposés souvent par de routinières
exigences. Aussi c'est la gloire de Bossan d'avoir rendu le
meuble sacré digne de sa sublime fonction.
Dans les sujets traités par lui, tout se rapporte au
thème principal. Les reliefs principaux comme les détails
accessoires n'ont rien d'arbitraire ni de banal. Il fait
parler l'or et l'émail, et l'orfèvre qui l'interprète est con-
duit à ciseler des pensées plutôt qu'une simple ornemen-
tation.
Honneur donc à notre jeune école lyonnaise pour ce
progrès inauguré jusque dans l'art industriel ! Elle a com-
pris que pour l'orfèvrerie religieuse surtout, la beauté ne
(1) L'article que nous donnons aujourd'hui sur une des Å“uvres les
plus splendides de l'orfèvrerie lyonnaise devait paraître il y a quelques
mois dans la Revue. Il avait été demandé à l'auteur mais une cause
indépendante de notre volonté en a retardé l'impression ; nous sommes
heureux de la p'ublier aujourd'hui pour êtrefidèleà notre but qui est de
faire connaître toutes les œuvres artistiques produites par notre cité.
Ce n'est pas se répéter que d'insérer sur une même œuvre deux comp-
tes-rendus faits à des points de vue différents. A. V.