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                    VIEUX CHATEAUX. DU LYONNAIS.                         391

 être tirée du silence de la charte relativement à la posses-
 sion des droits judiciaires.
    En octroyant, disons mieux, en vendant les franchises
 aux hommes de son domaine, Etienne d'Oingt suivit-il
 l'exemple de son collègue en seigneurie? Rien n'indique
 l'affranchissement de l'autre moitié du fief. L'inégalité
 des charges, la différence des conditions entre les habi-
 tants d'un même lieu furent très-fréquentes au moyen-âge,
 époque de disparates étranges et d'anomalies choquan-
tes, ou qui nous semblent telles. Les archéologues futurs
les jugeront peut-être plus rationnelles que l'égalité abso-
lue vers laquelle nous sommes entraînés. L'autre co-sei-
 gneur se hâta-t-il d'effacer par un généreux octroi ou une
fructueuse vente cette disparité dangereuse pour sa sûreté
et son domaine? On voudrait pouvoir résoudre cette ques-
tion. Toutefois, à la fin du XVIe siècle, les habitants deChâ-
tillon s'administraient eux r mêmes. Dans leur requête au
sénéchal de Lyon pour l'insinuation de la charte de 1260,
il est dit : « Supplient humblement les cosses (consuls)
« manans et habitants         » (1). C'est probablement en
                           e
1474, année où Roffec III du nom, seigneur de Balzac,
réunit dans ses mains toute la seigneurie de Châtillon,
que cette administration consulaire fut instituée et que les
anciennes franchises d'une partie des habitants furent
mises en commun. Mais l'importance du bourg s'était
amoindrie et la vieille forteresse féodale ne présentait déjà
plus qu'un simulacre de puissance et des souvenirs cheva-
leresques.
  Ce travail analytique doit s'arrêter à ce point ; son éten-
due ne sera pas estimée trop grande si l'on considère que
tout ce qui touche aux origines de la liberté française e s t ,
d'un intérêt public.

  (1) Voir aux pièces justificatives le texte de la requête à la suite do la
charte.