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LES VIEUX CHATEAUX DU LYONNAIS (l) CHAPITRE V. — NOTICE ANALYTIQUE Î>E LA CHARTE DE CHATILLON-D'ÂZKRGUES (2). Le fait capital du xne et du xme siècles c'est la révolution communale dont les fruits immédiats furent les chartes de commune. Le mouvement commença par la vie urbaine et descendit lentement dans les classes agricoles. L'ini- tiative courageuse des habitants des villes enhardit les paysans, les serfs ou mainmortables ; ils osèrent deman- der leur affranchissement. La désertion des tenanciers, la crainte et l'intérêt amenèrent les seigneurs à transiger sur leurs droits. Ces transactions arrachées par la force, acquises à prix d'argent ou dictées par l'équité, purement verbales dans le principe, devinrent des actes authentiques et solennels. Ce sont ces monuments, longtemps dédai- gnés, mais sur lesquels des historiens éminents ont attiré l'attention, qui renferment les germes de la liberté moderne. Ilsformentles premières pages de l'histoire de notre civili- sation. De ces documents les uns contiennent les conces- sions les plus larges et même des droits politiques, de sont les chartes de commune ; les autres concèdent soit l'affranchissement simple, soit certains privilèges ou cer- taines exemptions au profit de tel ou tel bourg, de tel ou tel village, sans constitution en communauté, on les nomme (1) V. la iïcvue du lyonnais, î* série. Tome XXIX, p. 52 etsuiv. (2) Voir le texte dans les pièces justificatives. *