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378 FAURE, VAUGELAS.
Il n'y avait plus à en douter :1a. guerre était déclarée
ouvertement. En effet, le lendemain 17 septembre 1469,
par ordre du roi de France, Louis X I , Jean, bâtard
d'Armagnac, comte de Comminges, gouverneur du
Dauphiné, entrait en Bresse à la tête d'une armée de
2,000 hommes (1). Il s'empara du bourg de Sathonay
où les atrocités les plus horribles furent commises par
ses soldats.
Le Mémorial, tenu par Jacquel Badel, rapporte ainsi
la prise de Sathonay, Ã laquelle assistait de loin le com-
mandant du château de Pérouges, chargé de ^chevaucher
en reconnaissance des faits et gestes de l'ennnemi :
Dimanche, 20. — Noble Philibert de Moyria s'est pré-
senté au Conseil, vers les dix heures du matin, venant
prendre des informations certaines sur la marche de l'en-
nemi. Il raconte'qua les gens d'armes du roi, passant par
la porte de la Lanterne à Lyon , pour se jeter sur la
Bresse, donnèrent l'assaut au château de Sathonay, il y
a trois jours.
» Et durant l'assault vint, en grande haste, ung reli-
gieux de Lyon, qui dit à haulte voix : Oîà , messieurs !
Olà ! cette place est mienne, car elle est à mon frère, de
présent mort, et estre dites ces paroles, cessa l'assaut et
ouït : Vive le Roi ! et sonner les cloches. Et depuis ne vit,
ne ouït mot, et, pour ce, pense que la place fust rendue
ou prinse.
« Interrogé où il étoit quand il vit et ouït ces choses,
(1) Voir dans M. de La Teysonnière, Recherches historiques sur
le département de l'Ain, Bourg, Martin-Bottier, 1844, 5e vol., le
récit de cette incursion qui ne dura que cinq semaines et fut marquée
presque partout par la ruine et le pillage. Les hostilités cessèrent par
un traité signé entre Louis XI et le due de Bourgogne, le 14 octobre
1469, traité dans lequel furent compris le comte de Bresse et ses frères.