Revue du Lyonnais » série 3 - n°8 ( 1869 ) » pp.345

                      NÉCROLOGIE

         LE GÉNÉRAL DE LA ROCHE-NÉGLY.
                  Lettre à M. d'As., de Val...

                                        Lyon, 7 mai 1854.
          MONSIEUR,
   Vous m'avez demandé quelques renseignements biographiques
sur un personnage qui a rempli un rôle assez distingué dans une
période de notre histoire. Je m'empresse de vous transmettre le
résultat de mes recherches. Jean Rhimberg , de la Roche-Neglv,
du pays de Vaud, en Suisse, ci-devant officier dans les troupes de
Hollande, connu à Lyon pendant le siège de 1793, sous le nom
de général Rimbert, commanda l'expédition du Forez; c'est lui
qui eut l'avantage de surprendre le général Nicolas à Saint-An-
thelme, le 1 er septembre. Plus tard, il fut chargé de défeudre le
pont d'Oullins, mais, attaqué impétueusement par des forces
supérieures le 24 septembre, il fut culbuté et obligé de rentrer
en désordre à Lyon. L'abbé Guillon, rapporte que : «Le comman-
« dant Rimbert s'enfuit, sans même envoyer personne pour en
« informer le général Précy qui avait compté sur sa loyauté
« comme sur sa valeur. » Heureusement pour la mémoire du gé-
néral Rimbert, cette allégation ne peut se soutenir un seul ins-
tant,^puisque nous voyons le général en chef continuer à l'hono-
rer de sa confiance.
   Lors de la sortie des Lyonnais , le 9 octobre 4793, le général
Précy lui donna le commandement de l'avant-garde , composée
de quatre-vingts chasseurs et environ cent vingt cavaliers ; par-
venue sur le territoire de Poleymieux, cette avant-garde fut
battue et dispersée ; le général Rimbert fut pris et ramené à
Lyon ; traduit devant la Commission militaire, il fut condamné
à mort et fusillé sur la place Bellecour, le 4 brumaire an II (28 oc-
tobre 1793).
   Voulant commander lui-même le feu, il eut une altercation
avee le chef du détachement qui devait le fusiller : « Mauvais sol-
« dat de réquisition, lui dit-il, voyant qu'il persistait à donner
« le signal, puisque tu ne sais pas la déférence qu'on doit à un
 « général, apprends le respect qui est dû aux morts. » Puis se
tournant vers le peloton de grenadiers, il s'écria avec vivacité :
 « Feu donc, J... f.,.. ! »
   On peut consulter sur ce personnage les ouvrages suivants :
  4° Journal de Ville-Affranchie, n° 6, 6 frimaire, supplément,
       pag. 33, l r e col. ;
  2° Liste générale des contre-révolutionnaires mis à mort à Com-
       mune-Affranchie, pag. 406;