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340             LE PAGE DU BARON DES ADEETS.

prit du prince de Condé et des autres chefs du parti.
Peut-être rêvait-il le gouvernement de Lyon et le com-
mandement des armées protestantes dans le midi de la
France. Pour qui connaissait le baron des Adrets, il n'é-
tait point impossible qu'il eût ménagé un échec aux ar-
mées protestantes pour perdre à jamais la popularité de
celui dont il était jaloux.
  — Si Thizy, disaient les soldats entre eux, eût été une
proie pour nous, le vieux Beaumont ne l'eût pas laissé
prendre par un autre; il nous eût commandé et nous
serions aujourd'hui chargés de butin.
   — Si nous étions sous ses ordres, disaient d'autres
mécontents, nous serions victorieux, il a des ruses à lui
et jamais il n'a été vaincu.
   Ces propos, parvenus aux oreilles du général, déci-
dèrent la rupture qui se préparait depuis longtemps entre
lui et son chef.
      Un soir, après une attaque aussi malheureuse que les
précédentes, Montbrun écrivit au prince de Condé*
      Il lui dépeignit sa position devant une place imprena-
ble, qu'il assiégeait par ordre, avec une armée insuffi-
sante, des munitions livrées avec parcimonie et des ca-
nons trop peu nombreux. Il dit combien cet échec serait
préjudiciable aux armes protestantes et combien les ca-
tholiques en profileraient pour reprendre confiance et se
soulever de toutes parts.