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334          LE PAGE DU BARON DES ADRETS.

du Beaujolais, auraient pu amener des renforts à l'en-
nemi.
  Quelque hardi que fût le sire de Rébé, quelque auda-
cieux que fusspnt les montagnards qui l'entouraient, iis
ne purent se défendre d'un instant d'émotion en voyant
le rusé huguenot trouver le seul côté vulnérable de la
cité. Quand un chef gaulois avait érigé sur la montagne
un refuge entouré de pieux et de palissades, quand les
Romains y avaient creusé une citerne profonde et avaient
remplacé les murs de bois par d'épaisses terrasses aux
assises inébranlables, quand les rudes chevaliers du
moyen-âge y avaient ajouté de hautes tours entourant
le donjon, centre de leur demeure, que les remparts
couronnés de créneaux eurent été garnis d'archers adroits
et que l'entrée de la ville sur une crête étroite envi-
ronnée de précipices, eût été défendue par deux grosses
tours, un fossé profond et un pont-levis, Thisy, toujours,
avait passé pour un abri que nulle armée ne pouvait
emporter ; Thizy, à toutes les époques de son histoire,
avait regardé sans effroi les ennemis l'assaillir, certain
qu'après quelques jours de siège, après quelques insultes
inutiles, les nombreux bataillons, les formidables pha-
langes se fondraient comme la neige du printemps sous
les premiers rayons du soleil ; mais depuis l'infernale
invention d'un moine allemand, depuis que l'arquebu-
sade d'un lâche pouvait tuer Amadis ou Roland, depuis