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220 K. DE MONTHEROT.
de six mille vers que sa modestie a refusés à la publicité;
témoin encore ses Jugements sur Alfieri (1), lus à l'A-
cadémie de Lyon, et un volume ayant pour titre : Littéra-
ture allemande, manuscrit de la même Société. Mais
c'est à la poésie principalement, qu'à l'exemple de Lamar-
tine, François de Montherot demandait ses meilleurs
passe-temps. Versificateur élégant et facile, le plus souvent
frondeur vif et agréable, il a laissé des Mémoires poéti-
ques (2) qui ne sont pas sans mérite : événements con-
temporains, voyages, facéties, forment un excellent vo-
lume que recherchent les hommes érudits, et où dominent
principalement l'astéisme et le badinage, c'est-à -dire l'i-
ronie délicate et flatteuse, la plaisanterie fine et spiri-
tuelle, mais jamais, comme, l'ont déjà prétendu des bio-
graphes improvisés, la satire ou l'épigramme : sa muse
joviale et philosophique lui avait attiré toutes les sympa-
thies et l'on sait qu'Ã Lyon il comptait beaucoup d'amis.
Une de ses dernières compositions est une lettre en
(1) Alfieri, célèbre poète tragique italien , né en 1749, mort eu
1803, dont les œuvres remarquables ne comprennent pas moins de
35 volumes in-4, Pise, 1805-14.
(2) « Ce volume a eu deux fois l'honneur dlêtre classé parmi les
livres rares à deux ventespubliqu.es à Paris. Je l'avais donné à Aimé
Martin, relié par moi (veau corinthe, doré sur tranches). Au bas du
.dos, en lettres d'or : R. MONTHEROT. En 1849, M. Antoine Coste, de
Lyon, bibliophile zélé et éclairé, me rencontre sur un quai ; il passe
son doigt dans la boutonnière de ma redingote et me dit : « Je vous
tiens...., c'est-à -dire, j'ai vos Mémoires poétiques. Voici comment : Ã
la vente des livres d'Aimé Martin, j'avais donné commission à Paris
de porter votre ouvrage à 30 et quelques francs ; mon commission-
naire s'arrêta à 35 fr. : le volume fut adjugé à 35 fr. 60 c. à M. X.
Sous la république, vente delà bibliothèque de M. X. Je donnai com-
mission de vous avoir à tout prix : je suis honteux de vous avoir ac-
quis à 16 fr. 50 c. » — Note manuscrite, signée F. de Montherot, sur
notre exemplaire, n° 86.