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198 KOTICE SUR LES ANTIQUITÉS Quelques auteurs ont répété, les uns après les autres, que Vieu avait été pour les Eomains une colonie où ils déportaient leurs criminels ; c'est là une de ces assertions mal fondées qui ne reposent sur aucune espèce de base. Nous avons cherché inutilement quelle pouvait en être la cause et nous ne lui avons trouvé pour point de départ que des on-dit. Nous croyons, au contraire, avoir prouvé par les anti- quités que nous avons décrites, que cette population était loin d'être étrangère aux arts et qu'elle devait, par consé- quent, avoir atteint un degré supérieur de civilisation. Si depuis la chute du plus grand des empires, les irruptions successives de peuples barbares ont effacé cette première empreinte, nous avons remarqué cependant qu'il y avait peut-être, dans la contrée qui nous occupe, des mœurs plus douces et moins rudes que dans d'autres parties de la montagne, et que le paysan y avait conservé une po- litesse native qu'il est rare de rencontrer ailleurs. Avant de quitter ce petit village de Vieu, qui attire aujourd'hui si rarement les regards et qui faisait presque dire à M. de Saint-Didier, dans sa sixième Lettre, et un peu légèrement, qu'en le visitant il avait perdu sa jour- née, il nous reste à parler de son église qui est loin de manquer d'intérêt et qui avait été remarquée par le re- grettable artiste et écrivain Leymarie, et de quelques mo- numents plus modernes encore qui dénotent que la déca- dence de ce chef-lieu de la commune a été longue à se faire et qu'elle n'est due qu'au développement snbit et à l'importance que la commune voisine et rivale de Cham- pagne a prise à son détriment. La plus grande partie de l'église de Vieu appartient à la première moitié du xm e siècle, mais la porte principale est évidemment antérieure à cette époque d'une centaine