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MARBRES ANTIQUES. 109 passe, parallèlement aux strates des feuillets, sont extrêmement oblitérées, tandis que le pavé de cipolin, scié en contre-passe, de l'église de Sainte-Marie-des-Anges, dans les thermes de Dioclé- tien, est en parfait état de conservation. On peut juger de la beauté du marbre cipolin en parcourant les galeries du Louvre. Dans le vestibule du musée de la statuaire antique, on voit deux grandes colonnes à la porte d'entrée, et dans la salle de l'Aruspice quatre demi-colonnes. Si l'on parcourt la principale galerie des tableaux, on remarquera une des arca- des soutenue par huit magnifiques colonnes , qui proviennent, dit-on, d'un antique, ciborium de Saint-Germain-des-Prés. Cette église conserve encore quelques colonnettes du même marbre, soutenant des arcs de la petite galerie semi-circulaire qui domine le chœur. A Saint-Sulpice, la chapelle de la Vierge est ornée de six colonnes de cipolin. Notre église de Saint-Jean, outre les pla- ques du soubassement du grand portail, est encore ornée de deux colonnes de cipolin qui flanquent extérieurement la petite porte latérale donnant sur la cour de l'archevêché. Elles sont presque entièrement composées de talc d'un vert très-foncé ; mais pour les apercevoir, il faut choisir une journée éclairée par le soleil, car elles sont placées dans un couloir excessivement sombre. L'église de Saint Pierre devienne, après avoir subi, dans le cou- rant du siècle dernier, une absurde restauration, a cependant conservé deux grandes colonnes de cipolin , qui supportait l'are du chœur. Il existe à Rome, à l'extrémité de la ville et en aval du Tibre, une petite plaine, renfermée entrel'Aventin, le Monte TestaccioÇi) et le fleuve. Elle a reçu le nom de Marmorata, parce qu'à diffé- rentes reprises on a trouvé, en la fouillant, de nombreux blocs de marbre. Sur son emplacement, était établi le port de débar- quement des bâtiments qui remontaient le Tibre, et l'on y voit encore les restes présumés de VEmporium , entrepôt public. On sait combien le luxe avait généralisé à Rome l'emploi des mar- (1) Le Monte Testaceia est une bulle assez élevée, formée de débris de poteries. Son nom dérive du mot latin lesta, poieric de lerre.