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BIBLIOGRAPHIE. 503 boucher de loin en loin et un seul à la fois. Tout ouvrir en môme temps serait une richesse perdue. En religion et en morale M. Petit-Senn est croyant. « Celui qui ne voit pas Dieu partout ne le trouve nulle part. « On fait une mort douce après une vie pure, comme en arithmétique on obtient la preuve d'une règle juste.» En politique, il a peu d'estime pour les tribuns et les agitateurs populaires, et, citoyen d'une république, il juge avec sévéritéceux qui préfèrent le nombre à la vertu. « Le tribun exalté par la populace, ainsi que l'arbre grandi dans un marais, perd en consistance ce qu'il ga- gne en élévation. « Ce que les hommes politiques passent le moins au pouvoir, c'est de se passer d'eux. « L'ambitieux traite ses amis comme les bâtons d'une échelle; il s'y cramponne avec les mains pour monter, puis les foule aux pieds. « Quelques charlatans disent qu'ils se doivent à leur pays, mais c'est la seule de leurs dettes dont le pays leur ferait volontiers l'abandon. « Les abus les plus criants sont ceux dont on ne pro- fite pas. » Cette vérité sans fard n'est-elle pas de tous les temps et de tous les lieux ? « Dans les temps de crises politiques on n'a que des opinions, les vertus ne comptent pas.