Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
484             LA CHARTREUSE D'ARVIÈRES.

serts du Colombier ; qu'ils se" fixèrent et-bâtirent leurs
premières cellules avec des ais de sapin au lieu dit au-
jourd'hui le Cimetière, « lieu sauvage, rempli d'horreur,
et où la vie semblait impossible dans une saison rigou-
reuse » ; que Hugues de Grammont, alors assis sur le
siège épiscopal de Genève, s'intéressa aux ermites du
Colombier et favorisa de tout son pouvoir leur prospérité ;
qu'en peu de temps, de nombreux disciples se rangèrent
 sous la conduite d'Arthaud, et qu'au moment où l'avenir
du monastère semblait assuré, un incendie vint ruiner
toutes les espérances de la jeune colonie, en détruisant
les constructions élevées à grand' peine. On dit enfin
qu'Arthaud, en face de cette catastrophe , ne se découra-
gea pas ; qu'il raviva le courage de ses frères et choisit,
pour rétablir ses cellules, un lieu tout aussi sauvage,
mais à une altitude moindre et dans un climat moins
rude, le canton d'Arvières.
  De tout ce qui précède, il n'y a d'absolument certain
que ces deux faits : 1° que le comte Amédée III de Sa-
voie fut le fondateur de la Chartreuse, et 2° qu'Arthaud
en fut le premier prieur. Nous quittons maintenant le
domaine des traditions pour entrer dans celui des faits
historiquement établis.


                           § II.

  FONDATION DE LA CHARTREUSE. —         SAINT ARTHAUD.


    En autorisant l'essaim détaché de Portes à tenir s'éta-
blir dans les montagnes du Valromey, Amédée III, comte
 de Savoie, lui laissa le choix de l'emplacement qu'il
trouverait le plus convenable et le soin de fixer lui-même
l a concession qu'il désirait. Les frères d'Arvières, ainsi