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470 LE PAGE DU BARON DES ADRETS. il entendit un peu de bruit et croy ant que Bras-de-Fer s'agi- tait sur son tapis, il ouvrit paresseusement les yeux ; il vit un homme qui liait son écuyer, d'autres avaient le poi- gnard à la main. Il comprit l'immense danger et, s'armant de courage, poussa un cri qui fit reculer les dix hommes ; prompt comme l'éclair, il tire son épée et la plonge dans la gorge de Cornes-du-Diablo avant que celui-ci fût revenu de sa surprise, et, se mettant devant Bras-de-Fer, il contint les soldats qui avaient tiré leurs épées et qui fon- daient sur lui. Bras-de-Fer, réveillé en sursaut, saisit son épée, coupa les liens de ses jambes et d'un bond se leva on poussant un rugissement terrible. Mais Flavio tomba percé de deux coups d'épée dans la poitrine. — Sauve les religieu- ses et venge-moi, cria le page en tombant. Bras-de-Fer, fondit sur les assaillants et du premier coup d'épée un homme roula sur les dalles. La terreur s'emparait déjà des assassins, quand l'officier leur cria : — Courage, enserrons-le ! Tous obéirent, cherchant à entourer Bras-de-Fer. Celui-ci n'avait nul souci de leurs manœuvres et frap- pait d'estoc et de taille ; il ne s'étonnait pas de si peu, L'officier, voyant que l'affaire tournait mal, employa la fuse. — Cherchez les religieuses, dit-il, elles doivent être à la sacristie. Deux hommes en effet se détachèrent de la troupe pour exécuter cet ordre. Bras-de-Fer voulut les frapper, mais en se retournant, il reçut deux grands coups d'épée dans les épaules. Le sang coula à flot.