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            LE CHATEAU DE MONTROND EN FOREZ.           465

sa ceinture de larges fossés, avec sa double enceinte et
la nombreuse garnison qu'il pouvait contenir, ce château
était assurément en état de défier longtemps les efforts
des assaillants.
   On pénètre dans le château de Montrond par la porte
ogivale d'une tour qui a perdu depuis longtemps sa cou-
ronne de créneaux. On arrive ainsi dans une cour bor-
dée de bâtiments où logaient jadis les hommes d'armes
et qui sont devenus aujourd'hui des habitations de fer-
miers. En face de la porte d'entrée se dresse, sur une
esplanade flanquée de quatre tours cylindriques , le
château proprement dit. En suivant à gauche les bâti-
ments rustiques on se trouve bientôt dans un vaste préau,
qui s'étendait au devant de la façade méridionale, et qui
conserve toujours son mur d'enceinte percé d'une po-
terne et de trois embrasures de canon.
    C'est de ce côté que se trouvait l'entrée de la demeure
seigneuriale. Une rampe assez raide vous conduit dans
la grande tour carrée que l'on traversait, pour venir
pénétrer dans le château, par la grande porte d'honneur
qui s'ouvre dans la façade occidentale. Cette porte est
supportée par deux pilastres cannelés que couronnent
des chapiteaux corinthiens. Dans le tympan, encadré
 d'une archivolte à plein cintre, sont sculptées les armes
des seigneurs d'Apchon : d'azur semé de fleurs de Us
sans nombre, sur un écusson supporté par deux lions
 colletés d'un manteau semé de fleurs de lis. Cette porte
est un beau reste de l'architecture de la Renaissance.
Elle suffit pour nous faire juger du luxe qu'avaient déployé
 les seigneurs d'Apchon et le maréchal de Saint-André
 pour embellir le château de Montrond, et M. Broulin a
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