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462 LE CHATEAU DE MONTROND EN FOREZ. A cette même époque, la justice seigneuriale de Mont- rond comprenait dans son ressort : Boisset, Meylieu, Montrond et le hameau du Puy, dans la paroisse de Saint-André. Mais la Révolution allait bientôt détruite ces grandes possessions féodales et anéantir les derniers restes épar- gnés à Montrond par les huguenots. Au mois de sep- tembre 1793, le général de la Roche-Negli, qui cachait son nom sous celui de Rimbert, venait de faire une expédition dans le Forez, à la tête de troupes lyonnai- ses, pour soulever le pays et enrôler de nouveaux soldats sous les drapeaux des défenseurs de Lyon assiégé. Vainqueur des républicains à Saint-Anthème, Rimbert avait échoué à Saint-Élienne et, forcé de quitter Mont- brison où il était menacé par des forces supérieures, il se repliait sur Lyon. Dans leur retraite, les Lyonnais se divisèrent en deux colonnes : l'une se dirigea sur Feurs, sous le comman- dement du général en chef, l'autre, sous les ordres de Nicolaï, prit la voie de Montrond. Pendant que la pre- mière battait les paysans soulevés, au combat de Saltvi- zinet, la seconde recevait du dernier représentant de la familled'Apchon, un accueil empressé. Une fête fut don- née aux soldais lyonnais. Un bal fut même organisé en leur honneur, sous les voûtes du vieux manoir, et l'on se livrait sans inquiétude aux enivrements du plaisir quand l'annonce de l'arrivée des bandes républicaines qui avaient été battues à Saint-Anthème par le général Rimbert, vint brusquement mettre fin aux joies incon- sidérées de cette fête. Le général Nicolaï voulait aban- donner la place qu'il ne jugeait pas tenable, mais ses