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4S6 LE CHATEAU DE MONTROND EN FOREZ. de février 1594, la Ligue ne possédait plus sur la rive droite de la Loire que cette seule forteresse, d'où la garnison faisait de fréquentes sorties pour piller les vil- lages voisins et avoir des rencontres sanglantes avec les habitants de Feurs, qui avaient fait leur soumission au roi(1). Les Ligueurs entretenaient, en effet, des forces impo- santes dans ce château qui leur assurait le passag'e de la Loire, que Saint-Sorlin put traverser à plusieurs reprises avec toute son armée. Aussi les royalistes échouèrent-ils longtemps dans leurs tentatives pour s'emparer de Mont- rond. Déjà , au mois d'août 1594, Délègue, lieutenant de Chevrières, assiégeait la place, lorsque ce dernier, qui était devenu depuis peu de temps partisan du roi, le rappela auprès de lui pour se joindre aux troupes qu'il voulait opposer au duc de Nemours (2). Pour s'emparer de la forteresse, il fallut que d'Ornano profitât de l'absence du duc de Nemours, qui était allé demander des secours au duc de Savoie, pour l'investir avec des forces supérieures (mai 1595). Il y établit son camp, qui devint en quelque sorte le quartier général des troupes royalistes qui assiégeaient Montbrison et les autres places occupées encore par les partisans de la Ligue. Montrond ne se rendit que le 28 juin. La résis- tance des assiégés avait été brillante ; aussi les condi- tions de la capitulation furent-elles moins dures que celles imposées par les Ligueurs, en 1589. La garnison put se retirer avec chevaux, armes et bagages. Mais elle de- manda vainement à se rendre à Montbrison, où elle (1) Les d'Urfé, p. 348. — Broutin. Hist. de Feurs, p. 208. (2) Les d'Urfé, p. 350 et 356.