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                    HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LYON.                  "   443

 dieux et de prêter main forte a l'exécution des mesures
 sévères décrétées contre les chrétiens. Irrité de la résistance
 de ces légionnaires, Maximien les fit cerner et décimer dans
le val resserré d'Agaune.
    Le manuscrit original a été retrouvé par le P. Chifflet dans
l'abbaye de Saint-Claude. Tillemont, Ruinart et les Bénédic-
tins lui ont reconnu tous les caractères de l'authenticité. Le
style, néanmoins, n'atteint ni à la correction, ni a l'élégance
du style des traités sur la solitude et le mépris du monde.
Voici un fragment du discours prêté par l'auteur au tribun
Mauritius et aux principaux de ses centurions.
    « Nous sommes tes soldats, ô empereur, mais nous
sommes aussi, ce que nous confessons sans crainte, les ser-
viteurs de Dieu. Nous te devons le service militaire; a lui, la
conscience exempte de remords. Nous recevons de toi la
solde due à nos devoirs, mais nous tenons la vie de lui.
Exécuter, ô empereur, ta volonté, en ce que tu nous or-
donnes, nous est impossible, ce serait renier Dieu, notre
créateur et notre maître et ton Dieu comme a nous, que tu
le veuilles ou non (1). Que tes ordres ne nous mettent pas
dans une position si funeste qu'elle nous oblige à t'offenser
et nous t'obéirons comme nous l'avons fait jusqu'à ce mo-
ment; sinon nous lui obéirons plutôt qu'a toi. Nous l'offrons
nos bras contre n'importe quel ennemi ; les tremper dans le
sang innocent est à nos yeux un crime. Ces bras sont ac-
coutumés a diriger leurs coups contre les méchants et
contre les ennemis, non a mettre en pièces des justes et
des citoyens (2). »


   (1) Velit, nolis , expression d'une familiarité assez pou respectueuse,
qui jure avec le ton général de la harangue. On la rencontre en saint
Jérôme ; mais cePcre ne l'emploie pas vis-à-vis d'un empereur.
   (2) Laniare ;nos et cives nesriimJ,