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                   HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LYON.                       441

   Érasme, si bon appréciateur des choses de l'intelligence,
en a jugé ainsi. Suivant cet illustre critique, Eucher, par
son traité De contemplu rnundi, s'est mis au premier rang
des Pères ; il possède tout : élégance, clarté, profondeur,
et sa thèse marche et se soutient jusqu'à la fin ayec une
égale puissance (lj.
   Cet éloge de l'opuscule de l'évêque de Lyon nous parait
très-mérité, malgré quelque exagération dans la forme.
Nous signalerons toutefois chez ce Père une opinion qui,
envisagée de notre point de vue moderne, semblera peut-être
singulière. Eucher croyait a la prochaine fin du monde (2) ;
comme la plupart des chrétiens, alors que la tradition était,
pour ainsi parler, encore vivante, il prenait a la lettre les
paroles de Jésus-Christ sur la proximité de son avènement.
Quelques-un des Apôtres qui les avaient recueillies de la
 bouche même du divin maître, leur donnaient ce sens d'im-
minence, et saint Paul avait dit formellement, ainsi que le
rapporte saint Eucher : « En nos temps, les derniers des
siècles s'achèvent (o). » On voit combien était respectable
le fondement de la croyance du saint évêque.
   Il ne nous reste plus qu'à donner le catalogue de ses
œuvres.
   Celles qui lui doivent être authentiquement attribuées
sont, outre la lettre à saint Hilaire, le fragment d'homélie
conservé par Ciaudien Mamert et les deux traités que
nous avons analysés.

   (1) V. dans l'édit. d'Enchcr de 1530, l'epist. Âlardo: Siquid meo suf-
fragio tribuis, nihil video profectum a noslrœ religionis hominibus, qui
eloquentiœ quoque gloria floruerent, quod cum hujus phrasi sit conferen-
 dum, etc.
    (2) Jam ipse mundus in finetn suum vcrgens, spatiis agatur extremis...
 tn defectum viribus viro consumplis urgelur, adminiculisque suis desti-
tuilur, cum jam in soiium nulanti oneri suceumbat.
   (3) In nos fines sœculorum devenerunt. (S. Paul., I, Corinth. x.)