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BIBLIOGRAPHIE. 395 roi Charles Vil, datées du 19 février 1428. En le concédant aux marchands nautonniers delà Loire, ce monarque ne fai- sait que se montrer reconnaissant des subsides considéra- bles qu'ils lui avaient généreusement fournis pour l'aider h guerroyer sur les bords du fleuve contre les Anglais et les Bourguignons, mais il servait aussi cette politique royale qui tendait restreindre les juridictions seigneuriales, plus encore qu'a favoriser les intérêts du commerce. C'est un récit très-attachant que celui de cette fluctuation d'édits, d'ordonnances, de lettres patentes, d'arrêts qui, au cours des xive et xv6 siècles, signalèrent l'existence et le fonctionnement de la communauté. Mais l'épisode le plus caractéristique est sans contredit le fameux procès de la cloison d'Angers, qui s'est prolongé pendant 166 ans, et qui a mérité avec juste raison un chapitre entier du livre. Ce procès eut pour but de (aire prononcer la suppression du péage qui, établi en 1344 par Se duc d'Anjou en vue de fortifier la ville d'Angers, se perpétua au profit de cette cité bien après la disparition du prétexte qui l'avait motivé. Dès l'année 1430, la communauté ouvrit l'instance contre la capitale de l'Anjou, mais malgré des escarmouches sécu- laires, l'impôt, source de richesse pour la ville, subsistait encore en 1534. Le 3 juin de cette année intervient un arrêt du Parlement de Paris qui fait défense aux habitants d'Angiers de lever ni cueillir ledict droit de cloison. Au mois d'août suivant, révocation de cet arrêt par lettres royales qui maintiennent les habitants dans la jouissance du droit contesté, à la charge de garder et fortifier leur ville. Sur ce, la communauté met en campagne Hilaire Martin, son pro- cureur général, et alors commence une série d'actes, de procédures, de voyages, de requêtes, d'enquêtes, de joutes judiciaires et diplomatiques qui pourraient défrayer plusieurs in-folios, voire même un poème héroï-comique. Le récit