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              LE PAGE DU BARON DES ADRETS.              383
la tête de la cavalerie; chaque cavalier portait un arque-
busier en croupe. II s'avança hardiment sur le pont de
Pierre recouvert d'un peu d'eau. Des hommes condui-
saient des mulets chargés d'échelles légères, d'autres
portaient des fascines; s'il y avait trop de résistance,
l'incendie viendrait à bout de tout. Les assiégés virent
sans peur ces redoutables préparatifs. A peine la troupe
du baron des Adrets fut-elle à portée d'arquebuse ,
qu'elle fut accueillie par un feu bien nourri. Bon nombre
d'hommes et de chevaux roulèrent dans l'eau, mais le
baron réorganisa sa troupe et elle eut vite repris sa ligne
de bataille. Blancon se portant en avant fil dresser les
échelles sous un feu meurtrier. Ses cavaliers en ligne
ripostaient et chaque embrasure était leur point de mire.
Mais les défenseurs se succédaient sans interruption, et
l'avantage leur reslait. Les échelles avaient été dressées,
 mais tous les hommes qui les montaient étaient aussitôt
 précipités clans l'eau. Un jeune chevalier, Gabriel de
Saint-Victor, était là une hache à la main ; malheur
 à qui se trouvait sous ses coups. Lui-même avait orga-
 nisé la défense sur ce point. Se trouvant à Lyon, il prêtait
 à ses coreligionnaires la force de son bras et les res-
 sources de son géuie. Méprisant le péril contre lequel
 il eût trouvé un asile sûr dans la forteresse de Thizy, il
 encourageait les siens par son exemple.
    Les attaques devenaient plus multipliées et la défense
 difficile ; mais le courage grandissait en raison du dan-
 ger. Le baron des Adrets, las d'une défense aussi opi-
 niâtre, et voyant ses hommes faiblir, voulut en finir ; il
 commanda les crochets, terrible engin de guerre qui
 était réservé pour les cas difficiles. Cet engin se com-