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HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LYON. 339 immortels, à l'essence divine il mêle la terrestre, à la subs- tance céleste il associe l'humaine. » Peu de choses sont à retrancher dans ce fragment d'une couleur si sévère. La peinture du Christ descendant aux enfers, l'effroi de l'abîme à l'aspect de ce décédé qui vient à lui dans la splendeur d'un incomparable triomphe, ces âmes que le Rédempteur ramène, en témoignage de sa victoire sur la mort, toute cette scène est pleine de mouvement et de majesté. L'accumulation des figures favorites de l'auteur n'y affadit nulle part le style. La composition entière ne mérite- rait que des éloges si trop de détails, plus qu'inutiles, sur le mystère de l'incarnation ne s'y faisaient remarquer. Mais, nous l'avons dit, c'était un abus dont les plus sages des pré- dicateurs de l'époque avaient beaucoup de peine à se dé- fendre. En somme, Eusèbe a trop sacrifié aux faux dieux de l'élo- quence, pour qu'on doive le mettre au rang des Hilaire et des Eucher. Quant à ce dernier, ce qui suit va nous montrer quelle énorme distance ses oeuvres mettent entre lui et l'auteur, quel qu'il soit, des homélies que nous venons d'analyser. L . DE LA SAUSSAYE. (A continuer).