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322                       POÉSIE.
  « Comme aussi nous donnons au mérite, au courage,
       « Un bout de nos rouges faveurs.


  «   Le salon nous réclame, et de ses draperies,
  «   Rivaux victorieux, éclipsons les splendeurs,
  «   Nous trouvons notre place au palais des féeries;
  «   Des noces, des festins nous faisons les honneurs.
  «   Nous triomphons au bal, nous brillons à la fête,
  «   A la ville, à la cour ; et l'univers entier
  «   Nous est un vaste champ. Pour tenter sa conquête,
          « Tisseur, fais battre le métier. »


  La cité lyonnaise a vu, dans peu d'années,
  Tripler de ses enfants le nombre. Mais le Sort,
  En détournant la Mode, atteint ses destinées,
  Et vers d'autres pays tous deux prennent l'essor.
  C'est par eux que chez nous florissait la Fabrique,
  Et la Mode voudrait l'emporter en son vol ;
  Faisons, en sa faveur, un effort énergique,
         Et fixons-la sur notre sol !


  Ouvrons, de nos placards, les profondeurs immenses,
  De leurs rayons garnis étalons les splendeurs,
  Que nos produits soyeux, par leurs magnificences,
  Fascinent le regard des riches acheteurs.
  A l'or de l'étranger imposons en échange
  Ces pièces où la soie a les reflets de l'or ;
  Le précieux métal est digne qu'on le change
         Contre un fil qui vaut un trésor !

                                    Louis   DEBELFORT.