Revue du Lyonnais » série 3 - n°6 ( 1868 ) » pp.314

314                  AMPÈRE A BOURG.

  — Ce n'est que cela, répond l'ami, vrai ! tiens-toi tran-
quille, je sais quelqu'un qui va demain à Lyon, quelqu'un
de sûr ; il portera les trois écus à ta mère.
   Consolé , Ampère s'endormit ; aussitôt Clerc s'éloigna
et partit pour Lyon à pied. Puis il revint de même, un peu
las, mais le lundi le cours fut fait comme si le professeur
n'avait pas quitté Bourg.
   Les temps étaient durs alors, l'appointement des pro-
fesseurs était mince. Ceux-ci avaient pris pension dans
une maison où l'on avait le vivre et le couvert pour deux
cents francs par an. Beaucoup aujourd'hui trouveraient le
logement un peu humble et l'ordinaire un peu court. Les
trois écus, véritable somme pour des gens économes, re-
présentaient les privations d'un trimestre. Auquel des deux
amis l'aventure fait-elle le plus honneur ?
                                             A. V.