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3o4 NÉCROLOGIE. la consolidation de son clocher, rongé par une végétation très-pittoresque, il est vrai, mais qui l'avait constitué a l'état de ruine (1); la découverte et le nettoiement de son abside, dont les gracieuses arcatures el les sculptures curieuses étaient couvertes de boiseries vulgaires ; Tautel, splendide ouvrage d'orfèvrerie.; la réfection du pavé, dans lequel il a fait enchâsser de superbes mosaïques romaines trouvées dans le voisinage ; les magnifiques peintures absidales d'Hippolyte Flandrin ; la chapelle de la Sainte-Vierge avec la suave image de la Mère de Dieu , par Bonnassieux. La chaire monumentale, dont les sculptures sont l'œuvre de- M. Fabisch, est encore un don de sa munificsnce, jointe à celle de l'un de ses paroissiens. Il rêvait encore le beau projet de rendre au culte l'antique sanctuaire de Ste-Blandine, qui sert de sacristie. C'est la seule œuvre de restauration importante qu'il laisse a son successeur. En dehors de l'église, on voit des traces ineffaçables de son goût, dans le presbytère, qui se distingue par sa noble architecture romane des maisons environnantes, et dans l'infirmerie de St-Martin, où sonl recueillis les pauvres vieillards de la paroisse. Mais cet amour pour la beauté delà maison de Dieu n'était pas la première des qualités de M. Boue. Il aimait mieux encore les temples vivants de l'Esprit-Saint. Attentif aux développements de toutes les œuvres de cha- rité qui lui étaient confiées, il ne pouvait parler des pauvres sans attendrissement, et souvent les larmes sont venues interrompre les touchantes exhortations qu'il faisait sur ce (1) Un vicaire de cette paroisse publia, à cette époque, dans la Gazette de Lyon, un feuilleton sous ce titre : Flore du clocher d'Ainay. Il avait dé- couvert là 40 espèces de plantes, d'arbustes, au nombre desquels était un gros cerisier.