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284 L'ORIENT D'EUROPE AU FUSAIN. détruit l'ordonnancée intérieure, mais tel que le voilà , incompréhensible , étrange, incomplet, avec ses tons jaunes, ses taches noires et ses blessures blanches, il est superbe. Le Parthénon tourne le dos à l'entrée de l'Acropole, c'est-à -dire que la façade que l'on voit en sortant des propylées est la façade postérieure, et que-l'entrée de la Cella, où était la statue de Minerve, était tournée à l'orient, de l'autre côté de la plate-forme. Le même fait avait lieu pour l'Erecthéion. Sans approfondir les raisons qui avaient déterminé les architectes à en agir ainsi, on ne peut méconnaître que cette disposition était bien faite pour impressionner les fidèles venant rendre leurs hommages à la déesse, Après avoir gravi le grand escalier des propylées, après avoir franchi ce grandiose vestibule, après avoir traversé ce peuple de dieux et de héros qui remplissent l'espace com- pris entre le grand temple et l'entrée du plateau, il fallait encore longer tout le Parthénon, admirer les chefs-d'œu- vre qui encombraient ses portiques, et tournant enfin autour des statues de Jupiter et de Neptune, qui ornaient la façade principale, on apercevait entre les colonnes, au fond de la Cella, la Vierge d'or et d'ivoire resplendissant dans l'ombre. Que de préludes, de marches et de préli- minaires avant d'arriver au but, et comme ces détails ac- cessoires devaient émouvoir le croyant ! Une particularité du Parthénon et de tous les monu- ments du même siècle, c'est qu'il n'y a ni lignes verticales ni lignes horizontales. Les colonnes et les murs s'inclinent légèrement les uns vers les autres dirigeant leurs axes dans le sens d'un point unique et imaginaire placé dans le ciel, tandis que les lignes horizontales sont convexes et décrivent un cercle insensible dont le centre serait au