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               L'ORIENT D'EUROPE AU FUSAIN.              279

marbre blanc sur une largeur de vingt-trois mètres, et
un développement en longueur de près de quarante mè-
tres. Tout en haut, devant soi, se dresse un vaste vesti-
bule, de ce style élégant et grandiose dont les Grecs
semblent avoir gardé le secret. Le plafond s'est écroulé
mais la plupart des colonnes sont debout, et l'on voit au
fond un grand mur percé de cinq portes inégales, la plus
grande étant au milieu. L'escalier est encadré par de
hautes rampes de marbre au-dessus desquelles se pré-
sentent, à gauche, la pinacothèque, d'un style dorique
plus fin que celui des propylées, et à droite le délicat
petit temple ionique de la Victoire sans ailes. Je ne parle
pas de la haute et disgracieuse tour des Vénitiens, qui
vous crève les yeux et qu'on ne voit pas parce que l'es-
prit en fait abstraction sans s'en rendre compte, pour
n'admirer que l'ensemble de l'œuvre de Mnésiclès.
   C'est le nom de l'architecte des propylées. On connaît
Phidias, et puis c'est tout. Il faut pourtant conserver
dans sa mémoire les noms de Mnésiclès, architecte des
propylées, et d'Ictinus, qui, de concert avec Callicrate,
construisit le Parthénon.
   Dans l'état actuel, beaucoup de marches manquent; çâ
et là le rocher est à nu ; ces lacunes ne font pas un mau-
vais effet et elles permettent de suivre sur le vieux sol de
l'Acropole les traces profondes laissées, il y a trois mille
ans, par les sacrificateurs et les victimes au pas régulier,
dont les pieds avaient peu à peu creusé la pierre à espa-
ces égaux.
   A gauche, un bastion turc renferme la grotte de Pan
et la fontaine Clepshydre à l'eau saumâtre, dont les pre-
miers chrétiens firent une chapelle souterraine assez
laide.
   Le temple de la Victoire sans ailes est un petit bijou