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2M POÉSIE". LE GÉNIE DL* LAC. 0 toi, qui reparais sur sa riante rive, Le lac t'a reconnu, bien-ainié voyageur ! Elle caresse encor, sa vague fugitive, Ton souvenir si doux, et ton ombre pensive Sur son rocher rêveur. Reconnais son désert, écoute son silence. Vois là -haut ses sommets qui s'en vont jusqu'aux cieux ; Ses nuages si blancs que l'air du soir balance, Et ses géants glacés d'où le gave s'élance Si bruyant,j3i joyeux ! Mais pourquoi dans ta bouche une parole vaine ? Si je suis toujours pur pourquoi donc t'enquérir? Le calme sans orage est du ciel le domaine, Et cette nappe d'eau que tu vois si sereine Peut bientôt se ternir. Oui, ma paix disparaît, alors que le ciel gronde. Oui, l'horrible raffale a soulevé mes flots. J'ai frissonné souvent sous la tempête immonde ; J'ai vu non moins souvent se transiormer mon onde En larmes, en sanglots. Voyageur bien-aimé, si je suis ton image, Ah ! de grâce, du ciel approfondis l'azur. Tu seras bien plus fort pour affronter l'orage, Et tu béniras Dieu d'être, après son passage, Comme moi calme et pur. X.