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194 RESTITUTIONS ARTISTIQUES. une particularité qui n'est pas absolument étrangère à l'histoire de l'art lyonnais. Il s'agit du nom de l'un des plus remarquables éditeurs de livres illustrés, de Guillau- me Rouville. Doit-on l'appeler Roville, Rouville, Rouille ou Rouillé? M. Didot et quelques autres critiques pen- chent pour cette dernière orthographe qui est cependant fautive, on peut l'affirmer sans hésitation. Ce célèbre libraire se nommait Roville, nom qui s'est légèrement modifié en Rouville par suite de ce changement de pro- nonciation qui, en France, a confondu la voyelle o avec la diphthongue ou. C'est ainsi que le vieux mot coronne se prononce actuellement couronne, que molle se dit moule, polain poulain, roe roue, popon poupon, etc. Il serait facile de démontrer par l'étude de quelques textes contemporains que l'on prononçait alors Roville et Rouville et non Rouille ; mais il est une preuve plus pé- reoaptoire et qui aurait évité bien des conjectures si on avait songé à s'en enquérir, c'est que ce nom est encore porté et qu'il se prononce Rouville. Cet habile libraire ne laissa, il est vrai, que des filles, mais néanmoins plusieurs de ses descendants adjoigni- rent ou même substituèrent entièrement son nom à leur propre nom de famille. L'une des causes qui contribua surtout à perpétuer le nom de cet homme célèbre est assez intéressante pour être rappelée. Il avait stipulé par son testament que les revenus cu- mulés pendant cinq ans d'une maison qui lui apparte- nait, rue Mercière, seraient donnés au plus pauvre de ses descendants à ia condition expresse que celui-ci ajouterait à son propre nom celui de Rouville « comme « par exemple, dit-il lui-même, Guillaume Noyrat se