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RESTITUTIONS ARTISTIQUES 193 même dessin, malgré les inégalités d'exécution qu'y ont introduites les mains des différents graveurs chargés, de les tailler sur le bois. Mais il faut d'abord que l'on connaisse le maître dont il s'agit. Pierre Eskrich, appelé Cruche par ses contemporains lyonnais, était, comme l'indique son nom, Allemand d'origine sinon même de naissance. En 4 564, le Consulat le faisait venir de Genève pour exécuter les travaux de peinture destinés à la cérémonie de l'entrée du roi Charles IX. Deux ans plus tard, il dessinait de nom- breuses figures pour une bible, dont il signa quelques- unes de son nom latinisé Petrus Eskrichcus faciebat Lug- duni, 1566. Enfin, il fut aussi l'auteur des planches du Livre des funérailles, de Guicliard, imprimé en 1584 et sur l'une desquelles on trouve le nom de Cruche. Il n'est pas difficile de reconnaître dans ce mot le nom francisé d'Eskricb, qu'il se décida à adopter sur la fin de sa car- rière. Les exemples de ces transformations de noms étrangers étaient fort communs autrefois, surtout à Lyon où abondaient les Allemands et les Italiens. Mais ce qui * lève tous les doutes, c'est la ressemblance des figures de ces deux ouvrages, ressemblance tellement frappante qu'elle a suffi à M. F. Didot pour soupçonner l'identité du maître à qui elles sont dues. La même ressemblance •se retrouve également dans les 310 planches des Figures de la Bible de Roville et corrobore merveilleusement la précieuse note signalée par le savant iconographe. Je n'insisterai pas davantage sur cette question que l'on trouvera sans doute suffisamment élucidée, mais je ne terminerai pas ces simples observations sans examiner 13